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mardi 11 novembre 2014

Réunion nocturne




"L'essence ne se révèlera à toi que si la tienne est suffisamment développée.
Pour cela il faut que tu t'ouvres aux prestiges de la nature, que tu la provoques dans ses secrets, que tu aiguises ton Voir, que tu affûtes ton Sentir, que tu acquières une sensibilité de sève, car la sève sait être à l'écoute des appels de la vie ; il faut que ta pensée s'infuse dans le jeu des apparences afin de trouver en elle la source créatrice.
Il faut que tu aies les yeux lustrés d'aube, nuance de crépuscules, que tu t'affines par le contact direct avec les éléments, que tu t'addonnes de corps et d'esprit aux pouvoirs de différentes eaux, que tu observes le feu jusqu'à percer son secret d'existence, que tu t'allies à lui.
Il faut que tu arpentes les montagnes, l’intérieur de la terre, la surface et le fond de la mer, que tu traverses tout ce que tu vois au lieu de te laisser passivement traverser, que tu entres en contact avec le Grand Ancêtre, ce Toi du début du monde.
Ce Toi-même qui n'est pourtant qu'une manifestation infinitésimale du Grand Etre de l'Univers"
 Mario Mercier


Dans l'ésotérisme beaucoup cherchent cet état de clairvoyance, de sensitivité, cherchent LA réponse, LA vérité, cherchent à LE ou LA rencontrer... Veulent atteindre un état d'éveil absolu et retrouver les capacités humaines qui sommeillent en chacun. Il y en a qui se perdent dans cette quête et accordent plus d'importance au but qu'au chemin, au futur lumineux qu'au présent. Mais voila, en fait tout est simple... Au lieu de chercher à l’extérieur il faut regarder en soi et éveiller cette seconde attention, seconde vue, seconde écoute. Les sens de l'âme en quelque sorte. Ceux qui nous permettent de lever le voile sur le monde. La recette magique c'est ce qui est cité plus haut. Il suffit juste de remplir son monde de poésie, d'ouvrir les yeux sur la beauté quotidienne qui nous est donnée à contempler. Contempler c'est ça le secret. Apprécier le petit comme le grand. Le microsome comme le macrosome. Trouver cette étincelle de perfection en chaque chose. Ton essence se développera, s'affinera. Il s'agit d'agir dans le non agir. Et l'essence se révèlera alors à toi.
Parce que j'ai appris une chose il n'y a pas longtemps, au final c'est toi qui fait ton monde, qui le crée chaque jour. Si tu as l'intention de le voir merveilleux tu le verras merveilleux. Pour ceux qui cherchent des réponses, qui cherchent à obtenir des récompenses, qui cherchent à retrouver des capacités, à avoir du "pouvoir", ne soyez pas dans l'Avoir mais dans l'Etre, la où tout réside. Soyez et vous Aurez.

Et le lien avec cette peinture ? Je ne sais pas. Peut être qu'une fois cette perception affinée, cette essence retrouvée, nous verrons des petits lutins autour d'un feu de bois, assis sur la terre, savourer le moment présent et rire sous la voute étoilée, infinie et d'une beauté à couper le souffle, à l'image de ce qui repose en chacun de nous.

lundi 27 octobre 2014

Plaisirs d'Automne (2)

Ballade au Jardin du Luxembourg












L'esprit de l'arbre


"Les arbres communiquent entre eux par l'intermédiaire des être qui l'habitent, et c'est ainsi que toute leur race est au courant du moindre mouvement qui se passe sur Terre et même dans les étoiles"

"Le vieux Lakota était un sage, Il savait que le coeur de l'homme éloigné de la Nature devient dur. Il savait que l'oubli du respect dû à tout ce qui pousse et à ce qui vit amène également à ne plus respecter l'homme.
Aussi, maintenait-il les jeunes sous la douce influence de la nature"
                                                                                                             Standing Bear

lundi 20 octobre 2014

Plaisirs d'Automne







Dans le Parc...

Dans le parc aux lointains voilés de brume, sous
Les grands arbres d’où tombe avec un bruit très doux
L’adieu des feuilles d’or parmi la solitude,
Sous le ciel pâlissant comme de lassitude,
Nous irons, si tu veux, jusqu’au soir, à pas lents,
Bercer l’été qui meurt dans nos coeurs indolents.
Nous marcherons parmi les muettes allées ;
Et cet amer parfum qu’ont les herbes foulées,
Et ce silence, et ce grand charme langoureux
Que verse en nous l’automne exquis et douloureux
Et qui sort des jardins, des bois, des eaux, des arbres
Et des parterres nus où grelottent les marbres,
Baignera doucement notre âme tout un jour,
Comme un mouchoir ancien qui sent encor l’amour.

Albert Samain, Le chariot d’or

vendredi 10 octobre 2014

Quand j'ai vu danser les arbres



Allongée sur un rocher, savourant le calme et la douceur du vent, je vacillais dans le sommeil. En ouvrant les yeux, imperceptiblement, à la place des arbres je vis des corps danser, des jambes s'élancer et des bras s'étirer. Je clignais des yeux et la vision s'en alla. 

Vrai ou faux ce n'est pas ce qui est important. Ce qui est important c'est cette sensation de vie, de mouvement, de conscience, cette danse effrénée qui se déroule autour de nous, qui n'a pas besoin de notre regard pour s'animer.  La sensation que chaque pierre, chaque brin d'herbe et chaque arbre est connecté, qu'ils forment une même conscience, se passent le mot quand un étranger arrive sur les lieux. Je ne me suis jamais sentie seule en forêt.  Je vais souvent rencontrer les arbres et m'assoir près d'eux, apprendre d'eux. Parce que selon moi on peut apprendre de tout ce qui vit si l'on regarde bien. 
Ma visite se ponctue de haltes auprès de certains arbres, comme si j'allais voir des amis... Chaque arbre à sa personnalité : celui en haut de la colline écoute mes questions et assiste à mes méditations, un autre plus loin m'a aidé à prendre mon courage à deux mains, à avoir confiance toutes les fois où je grimpais de plus en plus sans aucune peur parce que j'avais la foi enfantine que ses branches me rattraperais si je tombais. Il y a un autre arbre qui a été frappé par la foudre, il est noir et plus de feuilles n'y poussent, tout autour de lui les vibrations sont plus pesantes, je m'éloigne toujours un peu dès que j'approche cette sphère. Il y a ces arbres bien droit tous rassemblés sur une partie surmontée de la forêt, ils se dressent cérémonieusement en rond, comme s'ils attendaient que le soir tombe pour accueillir une réunion des habitants des bois. Il y a l'entrée de la forêt où je m'agenouille à chaque début de promenade sous les branches des grands pins . Je contemple, je ferme les yeux et je sens, je vis leur présence. Des images viennent à moi, des sensations d'amour. Je les regarde et j'ai le sentiment d'être regardée par eux tous aussi. 
Quand je me promène je perçois un bref instant des yeux formés par les branches, des visages qui me regardent entre deux feuilles. Au fur et à mesure de mes pas j'entends les animaux fuir à mon approche. Je réalise un instant alors que je ne fais plus partie de leur monde, qu'eux sont "sauvages" et apeurés par notre présence synonyme de... mort ? Malgré le plaisir que j'ai de marcher dans ces lieux, j'ai toujours cette impression de perturber l'harmonie qui y règne, comme un intrus.

J'aime imaginer, à la tombée de la nuit, toutes les émanations spirituelles de chaque formes de vie s'extirper de leur corps. Je les imagine danser, survoler mon parcours. Je les imagine comme des nuées de fumées bleutées, éthériques, se réunir le soir et dès la première lueur du jour rentrer dans leur scaphandre en attendant que le soleil se couche et riant de notre ignorance. J'aime croire à l'existence d'un tout autre monde qui n'a pas besoin de nous, qui nous regarde comme des enfants ignorants qui expérimentent tout et rien, qui font des erreurs, qui ne réalisent pas tout ce qu'il y a autour d'eux, comme les fourmis qui ne voient qu'une infime partie du monde. Imaginez ces grands arbres, solides, stables, apaisant, nous regarder bouger et nous agiter tandis qu'eux savourent juste l'instant présent en se laissant bercer par le vent. Et nous au milieu, apeurés par notre ombre... Ils entendent nos pensées troublées par milles et une questions dont les réponses se trouvent pourtant en nous, quand notre esprit est apaisé, dans un état de paix, de contemplation, de gratitude. Ils nous regardent essayer tous les chemins possibles, ils nous regardent courir, pleurer et nous accueillent dans leur antre pour nous réconforter.

Je fais sûrement preuve de naïveté, ou de puérilité, mais cette étincelle que nous avons depuis enfant et qui donnait vie à chaque chose autour de nous, je pense qu'il ne faut jamais l'éteindre, il faut la préserver et la nourrir de ces moments retrouvés d'innocence et d'émerveillement. Car cette étincelle ouvre de nombreuses portes et illumine de nombreux recoins assombris par notre façon trop sérieuse d'appréhender le monde.

mercredi 8 octobre 2014

Cernunnnos



"Reste en harmonie avec la nature et tu te fondras en elle, elle vivra en toi. Commence par l'aimer elle même. Honore la en initié et non en profane, tu connaîtras alors le visage symbolique de Pan"
 
"A la façon de Pan, Cernunnos était le souverain des énergies fécondantes de la nature, le maître règne végétal. Pour le peuple il s'identifiait finalement à la nature elle même et, comme elle, de façon cyclique, il mourrait pour ressusciter au printemps. "